Château des Marcilly Talaru
C’est en 1231 que le comte de Forez, Guy IV (dont on peut voir le gisant dans l’église Notre–Dame d’Espérance de Montbrison), permet à son fidèle vassal, Arnaud de MARCILLY, d’élever une maison forte à Chalmazel. Les objectifs sont alors clairs : d’une part, contrôler la haute vallée du Lignon, modeste voie de passage entre les provinces du Forez et d’Auvergne par l’actuel col du Béal, et d’autre part, surveiller la seigneurie de Couzan, possession de la famille de DAMAS liée à l’empereur germanique (Renaud de DAMAS n’était pas un vassal sûr pour le comte de Forez). Dès 1250, Chalmazel était devenu avec Couzan, Rochefort et Urfé, l’une des 4 grandes seigneuries à donjon des « montagnes du soir ». Après six générations de MARCILLY, il passe par mariage à la famille des TALARU. Antoine de MARCILLY (8ème seigneur de Chalmazel) meurt à 25 ans, sans postérité. Ses biens sont partagés entre son oncle, prieur d’Arnas, et ses quatre sœurs.
Sa sœur Béatrice reçut le château de CHALMAZEL et tous les biens des MARCILLY situés à l’0uest de la Loire. Elle avait épousé en 1364 Mathieu de TALARU, et ils devaient reprendre le nom et les armes de Chalmazel. C’est donc ainsi que le château passa des Marcilly aux Talaru. C’est Isabelle (femme de Blain le Loup, seigneur de Beauvoir), sœur de Béatrice, qui avait hérité des biens situés à l’Est de la Loire. Mais ceux-ci les revendirent avant 1375 aux TALARU et, en 1381, la mère de Béatrice fit de sa fille son héritière, si bien qu’à cette date, Béatrice et Mathieu de TALARU étaient en possession de l’héritage reconstitué des Marcilly. L’année suivante, en 1382, Mathieu et Béatrice meurent tous deux, probablement victimes d’une épidémie. Pendant 468 ans, Chalmazel est aux TALARU, mais c’est bien la même lignée qui se perpétue des MARCILLY aux TALARU. C’est alors 14 générations de TALARU qui se succèdent. La famille des TALARU, implantée depuis le XIVème siècle, était originaire du Lyonnais. Elle formait alors un modeste lignage et fit, en 1370, une soudaine fortune en fournissant un archevêque à l’église primatiale de Lyon et en héritant du château de Chalmazel. C’est alors une brillante ascension.